Photo de N. Noto, avec A. Lumia

Enseignante de TANGO

En tant qu’enseignante, la zone de travail qui me passionne est précisément l’endroit de la rencontre entre l’émotion avec la conscience et la lucidité du savoir.
Partant de l’observation que les perceptions changent inévitablement en situation d’improvisation, le défi dans le processus d’apprentissage consiste à ne pas séparer l’intégration de la technique et des concepts abstraits (potentiellement complexes même si organiques) avec l’émotion que le danseur aura forcément à gérer sur la piste de danse.
Car ces deux pôles, s’il n’ont pas été intégrés simultanément, sont, à mon avis susceptibles de s’annuler mutuellement: une approche purement technique mène à une danse vaine (et vaniteuse), ne laissant pas place à l’expression personnelle, mais l’émotion peut aussi empêcher la personne d’avoir accès à ces capacités techniques en « situation ».

Comment donc conjuguer la STRUCTURE et l’EMOTION?
Comment mettre en phase l’objectivité (l’aspect mécanique de l’organisation corporelle qui constitue la « grammaire » du langage tango), avec la subjectivité et la singularité de la perception de chacun ?
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L’état de danse est, d’après moi, un « état modifié » de conscience.
L’enjeu est donc de savoir se situer…
Entre le « savoir-faire » et le « savoir-être ».
Entre le « contrôle » et le « laisser-faire ».
Entre le « comment ça marche » et le « pour quoi faire » ?
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Mon défi en tant qu’enseignante est d’accompagner la personne dans la formation de son
« corps dansant ». L’accompagner à devenir une personne « entière » harmonieuse et cohérente, tout autant organisée que lucide, sensible et instinctive.
Pour qu’advienne la poésie.